Conscient ou inconscient?
La culture cycliste urbaine d'Amsterdam est clairement basée sur le "Slow Bike". Mais comme le dit de façon humoristique ce signe : il ne faut pas exagérer. À Amsterdam, ou à Copenhague, la plupart des cyclistes n'ont pas de casques, parlent au cellulaire, tiennent leur mallette d'une main et le guidon de l'autre, si ce n'est pas toute l'épicerie avec en prime, un pot de fleur. On les voit aussi transporter leur progéniture dans des cycloporteurs très populaires dans ces régions... C'est cool, c'est relaxe, c'est sympathique à voir. Mais de notre oeil de nord-américains, cela semble incongru, inconscient, voire carrément dangereux. Y'a-t-il beaucoup plus d'accidents? Je ne le sais pas. Il faudrait étudier les statistiques. Ce que je me pose comme question est, hormis le fait qu'il y ait un manque évident de trajets cyclables dans nos villes, est-ce le fait que nous soyons conscientisés par la sécurité et les risques inhérents à la pratique du vélo dans un monde de voiture, qui nous freine dans une envie simple et naturelle d'enfourcher une bicyclette pour nos cours déplacements? Est-ce que l'arrivée du Bixi va changer cet état de fait et révéler une certaine simplicité volontaire dormante en chacun de nous? J'ai déjà entendu des voix qui s'élevaient contre le fait que le Bixi n'oblige le port du casque ni ne le propose avec la location du vélo. J'entends régulièrement d'autres voix qui disent qu'elles ne veulent pas arriver complètement décoiffées à leur destination. D'autres voix encore, qui prétextent le soi-disant risque omniprésent du vol pour ne pas avoir de vélo. Ou est-ce l'instabilité météorologique qui refroidit les ardeurs de certains? En fin de compte, qu'est-ce qui nous retient tant d'utiliser un vélo comme on utilise ses pieds pour se déplacer? Quelles sont les raisons principales qui empêchent d'utiliser un vélo sur une base quotidienne?