Aller du point A au point B. Ok, mais comment ?
En voiture, c’est partir du point A et espérer atteindre le point B le plus rapidement possible. Entre deux, c’est le bordel complet, la circulation, les embouteillages, les détours, la construction, et les milliers de cônes orange qui forment le principal attrait visuel du paysage. À l’arrivée, c’est la chasse au stationnement qui peut nous faire faire autant de distance que le parcours lui-même, en plus du temps qui est au final, totalement impossible à déterminer. Bref, c’est chiant!
En transport en commun, c’est partir du point A et espérer arriver un jour au point B. Entre deux ce sont les lineup, l’attente, la compression contre les autres usagers, la chaleur, les odeurs, et le sentiment d’être tributaire d’un service aléatoire qui doit aussi composer, la plupart du temps comme les voitures avec… la circulation, les embouteillages, des détours, la construction, et les milliers de cônes orange. Bref, c’est aussi chiant!
À moto, scooter, ou mobilette, c’est partir du point A et tricoter avec grâce et fluidité jusqu’au point B. Entre deux, c’est se la couler douce dans le trafic. Optimiser ses changements de voies avec une facilité et une désinvolture qui rendent jaloux les automobilistes. Ceux-ci ne comprennent pas qu’il s’agit d’une tout autre sorte de véhicule que leur boîte de métal où ils se sentent rois et maîtres à l’abri de tout et détenteur des seules et uniques lois routières automobiles. Ils vont alors cultiver leur frustration jusqu’à l’exprimer par le biais de leurs criards. L’encombrement minimal qu’offre un deux-roues motorisé est en fin de compte tellement mieux adapté au milieu urbain. Bref, c’est pas mal plus cool, plus efficace, mais encore faut-il avoir la facilité de posséder un tel engin et faire certains compromis sur la capacité de transport, les vêtements et la coupe de cheveux après casque...
À pied, c’est partir du point A et se rendre simplement au point B. Entre deux, c’est selon son rythme. Et comme c’est long, ça laisse le temps de penser, d’observer et pourquoi pas : de faire le bilan de sa vie ! Mais on ne va pas très loin comme ça. Pas sur le bilan de sa vie, mais sur la distance. Bref c’est très méditatif, mais pas super-efficace si on manque de temps.
En skateboard ou en patins, c’est partir du point A et « fighter » jusqu’au point B. Entre deux, c’est s’amuser comme un gamin ou une gamine, surfer, slalomer et négocier chaque obstacle avec style et technique. Mais on ne voit rien de ce qui se passe à part ses propres mouvements. Oui, on va plus loin qu’a pied, mais on en sue une « shot ». Bref, c’est cool, mais pas pour tout le monde non plus.
En vélo, c’est partir du point A et se balader « efficacement » jusqu’au point B. Entre deux, c’est réaliser qu’on est véritablement passe-partout, qu’on évite le trafic, qu’on fait fi des travaux et qu’au pire, si ça ne passe vraiment pas en roulant, on peut marcher pour se créer un « short cut ». C’est avoir le sentiment de liberté et pouvoir faire de la distance. Si en plus on gère bien son effort, on n’arrive pas en sueur. En plus, c’est l’occasion d’observer ce qui nous entoure, de respirer (oui, oui ! un cycliste urbain pollue moins ses poumons qu’un piéton car il exhale bien plus que la moyenne), de sentir et d’être en osmose avec un certain rythme urbain qui, contrairement à ce qu’on peut croire, n’est pas stressant mais dynamisant. Évidemment, il ne faut pas établir son parcours comme un automobiliste et éviter les artères et gros boulevards. Anyway, il y a tellement de rues parallèles calmes et d'alternatifs possibles que se déplacer en ville peut devenir très relax. Bon, bon, évidemment lorsqu’il fait beau ! Mais sur la moyenne annuelle, il y a quand même pas mal de beaux jours ! Non ? Bref, le vélo c'est pas mal plus cool.
photo : UrbArt