La culture comme arme d’instruction massive.
Par les temps qui courent, la culture est mise à mal par un retour à l’obscurantisme, autant en Orient qu'en Occident.
Sans savoir, on ne comprend pas et sans comprendre, on ne peut qu’avoir peur. L’ignorance crée la peur et de la peur naît la violence. C’est un fossé, un gouffre même, dans lequel certains s’empêtrent sans même s’en rendre compte car, n’ayant pas l’éclairage nécessaire, ils ne voient ni où ils sont et ni ce qu’ils sont.
Et pourtant le savoir est la clé.
Il y a les parents, les maîtres, les pairs, une foule de personnes qui peuvent transmettre le savoir. Les écoles, les expériences, la vie…
...et la culture !
Pour certains, la culture est synonyme d’intellectualisme, d’esthètes, d’élite. Voir la culture ainsi, c’est ne pas comprendre sa dimension ni son ampleur, encore moins l'implication et l'influence qu'elle a sur un peuple ou sur une civilisation. Elle est vaste et omniprésente. Elle ne s’arrête pas à tout ce qu’on peut rentrer dans un musée ou dans une galerie.
La culture est bon vin et bonne bouffe, elle est style de vie et mode, elle est science et croyances ou conscience, elle est langage et tradition, tout comme innovation et avant-garde, elle est échange et apprentissage…
La culture est avant tout une arme d’instruction massive.
Plus on la fréquente, plus elle nous nourrit. Plus on se l’approprie, plus on l’utilise, plus on l’enrichi, plus elle devient forte et peut contrer l’ignorance car elle oblige à la réflexion et à la remise en question.
Elle est le véhicule à la transmission du savoir.
On peut découvrir, par exemple, l'histoire de la ville basque de Guernica, par le célèbre tableau de Picasso qui y raconte le bombardement de 1937 ordonné par les nationalistes espagnols et exécuté par des troupes allemandes nazies et fascistes italiennes . On peut découvrir d'autres façons de penser en lisant Sartre, Nietzsche ou Boris Cyrulnik. On peut être ému par une oeuvre à en vouloir connaitre son auteur, puis le contexte de sa création... Apprendre et comprendre l'art qui s'est fait, qui se fait et qui se fera pour savoir qui ils étaient, qui nous sommes et où allons-nous.
Malheureusement, certains dans le monde détruisent la culture physiquement en dynamitant des sites archéologiques millénaires comme ceux de Palmyr ou Petra. D’autres la détruisent intellectuellement en abrogeant des lois durement acquises la conservant pour le bien des uns et des autres ou en volatilisant des budgets si nécessaire à sa vie, voire sa survie.
Pourtant la culture est aussi une force économique indéniable et dont les aboutissants positifs sont largement documentés. Elle est aussi génératrice d'emplois ("Je serai le plus grand créateur d'emploi que Dieu ait jamais créé" *). Ne pas comprendre cet aspect économique montre bien qu'il règne une grande ignorance au sein même des cercles d'affaires et politiques.
On doit se rappeler de la phrase de Churchill qui, lorsqu’on lui avait demandé de couper dans le budget des arts pour l'effort de guerre, avait répondu : "Alors pourquoi nous battons-nous ?"
Et pour se battre contre cet obscurantisme grandissant, nous devons alimenter l'effervescence culturelle par tous les moyens possibles pour transmettre la connaissance et susciter la réflexion, l'analyse et la remise en question constructive. Et c'est là qu'on va s'apercevoir qu'à sa manière, tout le monde est artiste, du créatif au gestionnaire, du bâtisseur au comptable. La culture devient alors le ciment qui nous lie tous dans le même but : vivre pleinement.
*Citation de Donald Trump lors de sa première conférence de presse en tant de président désigné.