Copie, influence, plagiat?
Le plagiat! Le geste honteux. Par manque d'inspiration? Par manque de créativité? Par manque de talent? Le plagiat scandalise lorsque débusqué, mais fascine aussi.
Et voilà que deux artistes, Stéphanie Vandal (haut) et Melsa Montagne (bas), sont une fois de plus confrontées à l’influence créatrice. L’un par l’autre ou inversement ! Mais ici, pour une rare fois, ce ne sont pas les intimées qui s’offusquent du fait que l’une aurait plagié l’autre ou que l’autre se soit inspiré de l’une.
C’est là encore une fois que la tribune sans filtre de Facebook a servi de tremplin à la dénonciation, à l’ébauche de scandale, à l’indignation publique devant la claire et notable apparence de similitude thématique et factuelle.
Il n’en fallait pas moins pour que le lait monte et…
L’accusée de plagiat, interpelée par des commentaire sur sa page Facebook, a déclaré sa préséance sur le style artistique, notant que la soit distante victime avait rencontré l’accusée des années auparavant et que suite à cette (belle) rencontre, la victime avait radicalement changé de style, collant ce dernier au style de l’accusée.
Donc revirement de statut.
Scepticisme Facebookien…
Puis c’est la victime devenue accusée qui admet s’être reconnue dans le style de l’autre et avoir eu envie d’explorer cette voie.
Oh sacrilège ! Oh vol ! Oh crime !
Hey ! Wake up ! On joue à cela depuis la nuit des temps. Et c’est justement de cette belle façon d’inspiration et d’échange, de modèle et d’influence que l’art évolue. On n’invente jamais rien. On recycle, on transforme, on modifie, on adapte, on donne un autre regard sur les sempiternels mêmes sujets, avec les éternelles mêmes méthodes…
En bande dessinée par exemple, un jeune dessinateur copie tous les grands créateurs de BD pour se faire la main et pour ensuite affiner et trouver son propre style. En musique on fait des reprises des grands compositeurs pour en comprendre l’essence et s’enrichir ainsi intellectuellement pour ses propres compositions. En peinture, en sculpture, en architecture, etc.
Evidemment le bon sens nous permet de savoir jouer avec finesse à ce jeu de mimétisme pédagogique sans pour autant tomber dans la copie conforme. Ou, si c’est le cas, ces œuvres d'étude doivent rester des exercices et ne pas sortir de l’atelier ou du studio.
Les deux artistes accusées par la socialité Facebookienne sont en fait devenues deux amies qui s’admirent mutuellement. Elles ont rapidement désamorcé l’avalanche de commentaires négatifs en riant de l’affaire.
Hon ! La madame de Facebook n’avait soudainement plus rien à dire, plus de scandale à mettre au grand jour, plus de plagiat avec photos à l’appui pour se faire mousser le commentaire. Dure journée !