L’auto-homobilis
Se mouvoir en ville, en vélo, peut se faire de façon très dynamique, stimulé par l’effervescence de l’environnement urbain, ou, tout au contraire, très sereinement. Tout dépend du choix de vélo (si on a la chance d’avoir plusieurs montures!), du choix de parcours, et… du choix de cerveau! Il y a des matins où je me sens battant. Peut-être que face à l’adversité de la cité (tiens, on dirait du slam!), ou face aux préjugés des automobilistes, je veux pouvoir me faufiler rapidement et aisément pour leur montrer qu’ils perdent leur temps dans leurs bagnoles. Mais c’est justement cette attitude qui n’aide personne. L’intégrisme vélocipédique est loin d’être l’esprit à adopter pour trouver l’harmonie sur l’asphalte. Au fait, est-ce vraiment envers les vélos que certains automobilistes, voire la plupart, semblent être en maudit? Je crois plutôt qu’à l’instar du fameux dessin animé de Walt Disney, où l’on voyait un brave banlieusard affable se transformer en véritable monstre sitôt un volant saisit*, les automobilistes québécois ont un manque de civisme notoire. Faites-en l’expérience : 9,95 fois sur 10, lorsqu’en voiture vous signalez un changement de voie, le véhicule qui vous suit en parallèle sur la voie désirée accélérera pour vous empêcher de poursuivre votre manoeuvre, c’est immanquable! Alors c’est à se demander si l’auto-homobilis est une espèce agressive de facto. Je pense que oui, malheureusement. Et c’est pour cela qu’en tant que cycliste, je ne me sens plus personnellement visé par l’absence complète de courtoisie des tenanciers de volants. Heureusement, il y a d’autres matins où je me sens relax et j’emprunte une autre sorte de vélo, une autre sorte de parcours et me branche sur une autre partie de mon cerveau qui heureusement, occupe une large partie de ma boîte crânienne. *Si quelqu'un trouve la référence à ce dessin animé pseudo-éducatif... Je ne l'ai pas retrouvée sur la toile.
photo : Alec Stephani